Résumé
Introduction : Les AVC emboliques d'origine indéterminée peuvent être causés par diverses sources emboliques potentielles, qui peuvent être mieux gérées par un traitement anticoagulant ou antiplaquettaire. L'identification de ces sources peut avoir des implications diagnostiques et thérapeutiques. Nos objectifs étaient d'évaluer la prévalence et le chevauchement des différentes sources emboliques potentielles identifiées dans une population de patients présentant des AVC emboliques de source indéterminée, et d'évaluer le taux de récidive des AVC en fonction du type et du nombre de sources emboliques potentielles.
Méthodes : Nous avons utilisé les données des patients consécutifs présentant un AVC ischémique admis au service de neurologie de l'hôpital Fattouma Bourguiba (Monastir, Tunisie), entre janvier 2017 et décembre 2020. Les patients qui répondaient aux critères de diagnostic des accidents vasculaires cérébraux emboliques de source indéterminée selon les critères du groupe de travail international sur les accidents vasculaires cérébraux cryptogéniques "embolic strokes of undetermined source" ont été sélectionnés. La présence de chaque source embolique potentielle a été évaluée, et les patients ont été classés en fonction des sources emboliques potentielles identifiées. Le principal critère de jugement était la récidive de l'AVC ischémique, et il a été recueilli de manière prospective pendant le suivi après l'AVC.
Résultats : Parmi 330 patients admis entre 2017 et 2020, 66 (20,6 %) ont été classés comme des AVC emboliques de source indéterminée (68,2 % étaient des hommes, âge moyen 57 ±11 ans). Les trois sources emboliques potentielles les plus répandues étaient la cardiopathie auriculaire (N = 47/66 ; 71,2 %), l'athérosclérose artérielle (N = 46/66 ; 69,7 %) et la maladie ventriculaire gauche (N = 26/66 ; 39,4 %). La plupart des patients (N = 56/66 ; 84,8%) avaient ≥2 sources emboliques potentielles. Après 6 mois de suivi, une récidive d'AVC ischémique est survenue chez 18 (27,3 %) patients. Dans l'analyse de survie, le type et le nombre de sources emboliques potentielles n'étaient pas statistiquement associés à la récurrence de l'AVC.
Conclusion : La plupart des patients présentant des AVC emboliques de source indéterminée avaient plusieurs sources emboliques potentielles, qui se chevauchent considérablement. Le type et le nombre de sources potentielles n'étaient pas associés à la récidive de l'AVC. Cette constatation peut expliquer les résultats négatifs des grands essais de prévention secondaire dans la population des AVC emboliques de source indéterminée.
Le texte intégral de l'article est disponible dans cette langue : Anglais.